Reportage: Infrastructure sportive / Delafosse veut sortir de la fosse
Contigu au groupe scolaire Jean Delafosse alors baptisé Ecole Primaire Publique Adjamé Nord Est 1 et Nord Est 2 dans les année 59-60, le Stade qui porte également le nom Jean Delafosse depuis 1994, sombre et veut émerger tout comme son ancêtre l’école . Une visite des lieux le mercredi 30 octobre 2024, a permis de se rendre compte de la vétusté de ses installations qui ont accueilli des joueurs comme Moh Emmanuel, Monguehi François, Kouba Gatien et autres Losseni Konaté . De nombreux élèves y effectuent l’épreuve physique mais le danger est réel et pour cause... Reportage
De Chiwawa à Jean Delafosse
Selon Dehi Paul, un ancien de l’Asec, ce terrain, à l’origine espace vert , attirait les jeunes des 220 logements et du quartier Marie Thérèse Houphouët-Boigny qui se donnaient rendez-vous pour disputer un comité de football. Il y avait quatre (4) équipes, l’Ajax d’ Amsterdam, le Celtic de Glasgow, le Sedar composée d’une forte communauté libanaise et Chiwawa qui a donné son nom au terrain.
C’est ä l'occasion de sa réhabilitation qu'il a été baptisé le jour de son inauguration en 1994 du nom de Jean Delafosse. La cité a été construite par la Sicogi qui a prévu des espaces dédiés au sport. « Il a pris le nom Jean Delafosse en 1994. Un nom attribué par le Conseil municipal d'alors, dirigé par Dembélé Lassina . La mairie a construit une tribune couverte et la clôture, la tribune d’en face existant déjà. La Mairie voulant rendre hommage au père de Jean Claude Delafosse, à l'époque ministre du Tourisme, a décidé de baptiser le stade Jean Delafosse. Pour donner un nom officiel, il fallait s'appuyer sur l'école Jean Delafosse. L'inauguration a eu lieu en présence du ministre Jean Claude Delafosse .La municipalité de l'époque avait mis en place un Comité de Développement de Quartier en abrégé (CDQ) qui va devenir par la suite Comité de Gestion à l'avènement du maire Djedji Amondji Pierre. Ce comité de gestion du quartier avait désormais la gestion de cette infrastructure. C'est ainsi que la mairie s’est retirée et la gestion du stade a échu à certains leaders. A l’époque, le terrain n'était pas clôturé et la mairie a fait la clôture, installé un portail, une pelouse et construit l'actuelle tribune. C’est un stade de football, les sports de mains étant basés au complexe sportif rénové récemment par la mairie dirigée par Soumahoro Farikou et baptisé du nom de la première dame Dominique Ouattara à la cité Fraternité », a renseigné Koné Lassina, agent municipal à la direction socioculturelle.
« Aujourd'hui, il ne reste pas grand-chose. Il ne reste que le terrain de Williamsville et Jean Delafosse. Il y avait le stade de la Sodeci où le château d'eau a été construit, il y avait un terrain appelé Alléluia, il y avait un terrain à l’ENSA aujourd'hui université Nangui Abrogoua et un terrain au Sapeur-Pompier de l’Indénié . On squattait ces stades mais aujourd’hui, ils ont tous disparu. Il ne reste que le stade de Williamsville et Jean Delafosse qui tiennent encore la route », a regretté un ancien Adjamois répondant au nom de Konaté Mamadou.
Un terrain en piteux Etat
Même si le terrain Jean Delafosse accueille encore des élèves de Soma Samaké , Montherlant, Victor Schœlcher, Adjamé Harris, Mardochée et le Stella qui s’y entraine, la tribune menace ruine et présente un véritable risque pour les nombreux enfants des établissements privés et publiques qui viennent y faire l’Epreuve Physique et Sportive (EPS). Une partie de la tribune tient à peine et pourrait s’écrouler à tout moment. De plus, le portail est défaillant et il y a de véritables entailles dans le mur. La peinture est inexistante, assombrissant davantage le terrain dont le sable noir rappelle Koumassi ‘’poto poto’’ d’antan. En somme, le terrain Delafosse a besoin d’une réhabilitation.
Le cri du cœur des riverains
« Le terrain ne génère pas fonds pour l’entretien. Aujourd’hui, nous avons besoin d’aide. Il faut reprendre la clôture et la peinture, réhabiliter la tribune, électrifier le terrain et installer un portail parce que le terrain devient un hôtel la nuit. De plus , il y a un fumoir dans le bas-fond qui pourrait entrainer les jeunes élèves Il faut donc les mettre à l’abri en renforçant la clôture pour éviter que le terrain devienne un nid de drogués » a souhaité Kouyaté Souleymane Armel, président du Comité de Gestion du stade Jean Delafosse, syndic par intérim du quartier Jean Delafosse appelé officiellement FCD 32 logements et sociologue de son état.
Pourvu que ce cri du cœur soit entendu pour sauver ces jeunes, avenir de demain.
Patricia Lyse